Tchad: Vicky REGBASSI, victime d'une répression féroce du régime

Vicky REGBASSI, artiste comédien,  a été victime d’une disparition forcée depuis le 6 février 2018 à Moundou. Enlevé par les militaires, la famille ne sais ni le lieu de détention ni le motif réel de son arrestation. On ignore tout de son sort. Son arrestation serait-il liée aux activités politiques de son grand frère, Djédouboum Sadoum qui dirige actuellement un mouvement politico militaire, le MPRD (Mouvement pour la Paix, la Reconstruction et le Développement)? Ou y aurait-il un rapport avec la journée des manifestations anti-Déby interdites dans plusieurs villes du pays ?

 Une certitude : le pouvoir de N’Djamena  démontre une fois de plus à la face du monde le sens qu’il accorde à la décrispation politique que tout le monde attend de lui .

Selon  des informations non confirmées circulant dans le milieu de l'Agence Nationale de Sécurité  ( la police politique) et grâce à des contacts au sein de la police, des aveux seraient extorqués  au jeune Vicky sous la torture...

Les hommes qui l’ont enlevé lui ont dit qu’ils appartenaient à la sécurité nationale, la police tchadienne.  Comme tous les parents de disparus, la famille de Vicky s’est rendue dans tous les commissariats du quartier, et plus loin encore. Personne, officiellement, n’a vu ce jeune artiste.

"Notre  fils ne parle jamais de politique, insiste un membre de la famille. C’est un jeune studieux, un artiste . Maintenant, je veux juste savoir où il se trouve et ce qu’on lui reproche ! », s’exclame-t-il, la voix tremblante. Contactée, aucune autorité policière locale n’a voulu ni confirmer ni infirmer l’arrestation et la détention arbitraire du jeune  Regbassi.  En attendant, ses amis et ses parents  exigent sa « libération immédiate ».

Depuis des mois, la répression par le régime tchadien est menée tous azimuts. Tout opposant est menacé d’arrestation, d’enlèvement, d’interdiction de voyager. Et désormais, c’est tout tchadien qui est menacé.

Alors que les milieux syndicaliste et politique  étaient visés au départ, la cible s’est élargie à toute opposition au régime du Roitelet  Déby, puis à tout jeune.  Le régime veut réinstaurer la peur, disparue depuis quelques années, pour contrôler la société comme sous le règne de M.  Habré.

Depuis l’arrivée au pouvoir du dictateur sanguinaire, les arrestations arbitraires sont quotidiennes et similaires. La police du Président  Idriss Déby Itno   ne discrimine pas quand il s’agit d'arrestation ou de  torture... Malgré tout ce lot de malheurs, aucune voix n’est capable de s’élever car les mesures de rétorsion sont sans pitié, immédiates, brutales, systématiques, et surtout plus virulentes que du temps de M. Hissène Habré.

Le GRAT appelle  les associations des Droits de l'Homme à redoubler d'efforts pour obtenir la libération de Vicky REGBASSI... Affaire à suivre.