La colère de Laokein Médard pour ses 30 %
La saison des colères bat son plein au Tchad. Cette fois –ci, c’est Laokein Kourayo Médard, Président de la Convention Tchadienne pour la Paix et le Développement (CTPD) qui déverse sa colère sur le régime du Maréchal Idriss Deby Itno qui refuse de lui payer les 30 % de son argent de campagne alors que son rapport est validé depuis avril 2016 par l’ancienne cour des Comptes. Arrivé 3ème, aux dernières élections où il a obtenu un score à deux chiffres (10,69 %), Laokein Médard est un encombrant rival à qui le pouvoir veut rogner les ailes.
.En effet, selon la loi, tout candidat qui «totalise 10%.de voix après le scrutin, doit recevoir 30 % des frais de campagne que cette même loi fixe a auteur d’un milliard de FCFA. Même si le candidat a dépensé plus d’un milliard pour sa campagne, il ne peut recevoir que les 30 %, pas plus ». Laokein Médard, lui court depuis 4 ans derrière ses 30 %. Mais comme d’habitude, le parti au pouvoir se sert toujours des moyens de l’Etat pour contenir certains opposants. Par cette méthode M. Idriss Deby Itno pensait maitriser la situation. Mais c’était sans compter avec la détermination de Laokein Médard qui vient avec la ferme conviction de faire respecter ses droits.
Dans une lettre adressée au Président Déby le 20 mai 2020, il dénonce le silence inquiétant du Président de la République dans cette affaire. Ce, étaye-t-il, d’autant plus qu’il a signée lui-même le décret. Le compromis politique est une exigence de survie collective. Aussi, M. Laokein Médard appelle-t-il le président de la République à faire sortir son dossier qui traine dans les tiroirs de la Cour Suprême pour un traitement rapide et judicieux car cette pratique honteuse qui n'honore pas notre pays, sape dangereusement la légalité des citoyens devant la Loi déclare l’ex Maire de Moundou.
Si cet argent n’est jusque-là pas versé au Président du CTPD, c’est que révèle, un membre influent du MPS qui a requis l’anonymat, le parti au pouvoir craint que M. Laokein Médard l’utilise pour réorganiser et massifier son parti à quelques encablures des élections et surtout au moment où le parti présidentiel est en proie à de fortes dissensions internes au Sud du pays.
Sous le règne du MPS, quand on est opposant et dirigeant de collectivité locale ou haut fonctionnaire, «les emmerdes, ça vole en escadrille», pour paraphraser Jacques Chirac.
Dans la stratégie de liquidation des opposants, Laokein ne sera ni le premier ni le dernier - L’option de taper sur les têtes qui dépassent n’épargnera aucun mal-pensant en conflit avec les idéaux du pouvoir. Par conséquent, chacun, pourvu qu’il soit opposant en vue et peu ou prou irréductible, à son tour chez le coiffeur. Comme une corrida espagnole, la stratégie de mise à mort est programmée à l’avance.
En définitive, Laokein Medard n’est que le énième dans le rang, mais pas forcément le dernier devant l’infernale machine à briser les carrières politique. Les têtes qui dépassent sont averties.