Pahimi prête serment en catimini, Déby refuse et Padaré dare dare

Publié le par Evariste DJETEKE

Pahimi prête serment en catimini, Déby refuse et Padaré dare dare

Intelligent et rusé, Idriss Déby porte son choix sur des hommes faibles de caractères, cupides, facilement manipulable, manquant d'idéal et d'affection pour leurs compatriotes et qui le plus souvent appartiennent à des classes qui ignorent la souffrance du bas peuple: Kalzeubet Pahimi Deubet fait partie de ces espèces que Déby garde jalousement dans son "parc". Mais il faut aussi reconnaitre que  la politique est faite aussi de symboles. Comme la sparadrap du Capitaine  Haddock. Les dits symboles collent à la peau, parfois à tout jamais...

Ainsi contre toute attente, Kalzeubet Pahimi Deubet est (re)venu dans le 1er gouvernement de la 4ème République par une porte dérobée comme Secrétaire Général du Gouvernement.   "Et comme le poste de Premier ministre a été supprimé , il est chargé de  coordonner l’action du gouvernement, une sorte de PM "nocturne".

Cependant, il refuse de  prêter serment en public comme l'exige la nouvelle constitution. Par peur d'être rejeté par sa communauté religieuse, M  Kalzeubet Pahimi Deubet propose clandestinement à M. Idriss Déby Itno une prestation de serment par écrit, loin des yeux des hommes (Et Dieu?). Déby oppose un niet catégorique et menace de le remplacer par Jean Bernard Padaré... Surprise du Chef!

D'ailleurs, le choix au dernier moment de cet ancien PM  pour coordonner les activités du gouvernement interpelle cependant à plus d'un titre.

D'abord, parce que le favori proposé à ce poste de coordonnateur de l'action du Gouvernement  était jusque-là Jean Bernard Padaré. Or entre  Padaré et Deubet, c'est la guerre totale. Ces deux moundang  se parlaient à peine. "L'entourage de Kalzeubet Pahimi Deubet accuse Jean-Bernard Padaré d'avoir toujours cherché à lui mettre des bâtons dans les roues, avant même qu'il ne devienne Premier ministre, quand tous les deux étaient membres du même cabinet".

Si les arguments objectifs en faveur du choix de Kalzeubet Pahimi Deubet ne manquent pas, Certains proches du Palais Rose  soulignent le coup politique réalisé par le président Idriss Déby Itno. En douchant les espoirs de Padaré de tenir les rênes du gouvernement, il règle ses comptes, nous disent en substance ces proches. Padaré, rappelle-t-il, a été un homme difficilement maitrisable avec des ambitions démesurées , un traitre susceptible de déraper à tout moment. « Cela ne s'oublie pas en politique », tonne un député du MPS. Et de citer ses autres « sorties de routes » aux yeux du pouvoir : « ses bourdes judiciaires » ou « ses cafards avec les commerçants ». « Pour toutes ces raisons, Padaré n'avait pas les faveurs de la majorité présidentielle. Son double langage, ses dérives nocturnes , son ambition de fermer toutes les portes aux autres moundang et son passé politique lui ont coûté le poste de coordonnateur de l'action du gouvernement. »

Un membre de l'opposition politique va plus loin dans l'analyse des intentions prêtées à Déby: il s'agirait non pas de barrer la route à un élément dangereux – et qui incarne la tortuosité -, mais de « diviser les moundang ». La nomination de Kalzeubet Pahimi Deubet  au poste de SG est « un choix vicieux fondamentalement guidé par deux objectifs : donner l'impression d'une véritable ouverture aux moundang, saper les manœuvres de  Kebzabo et  coincer Padaré et Kassiré», nous informe ce proche de M. Kebzabo. « Vu les circonstances, Idriss déby Itno ne pouvait certainement espérer un meilleur profil que celui de son ex PM, sans opinion, un anti valeurs sans charisme.  D'ailleurs Idriss Déby Itno ne mettra jamais un homme vertueux à ce poste - de peur qu'il ne devienne trop populaire et donc politiquement dangereux. On a institutionnalisé le mal. Satan est devenu Dieu et Dieu Satan.

Originaire comme Kebzabo et l'autre Pahimi du Mayo Kebby,  le nouveau SG  pourrait même servir d'antidote contre la puissante capacité de mobilisation de l'opposition. Surtout que les moyens financiers et médiatiques de l'État pourraient être mis à sa disposition à cette fin  pour les élections locales et législatives qui pointent à l'horizon. L'opposition qui n'avait visiblement pas vu venir ce choix n'est donc pas au bout de ses peines. » Pour venir à bout du MPS et de son Roi Déby, elle devra mieux s'outiller et se montrer plus imaginative. Car, en face, elle a un adversaire dont la détermination à gagner toutes les élections par tous les moyens n'est plus à démontrer », poursuit ce proche de Saleh Kebzabo.

Toutefois, nous restons là dans le bricolage de M. Idriss Déby Itno qui se révèle dans toute sa dimension catastrophique pour les tchadiens. 

Publié dans politique

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