Tchad : le régime a encore tué notre Bonheur

Publié le par Evariste DJETEKE

Tchad : le régime a encore tué notre Bonheur

Mateyan Manayel Bonheur, jeune tchadien, diplômé sans emploi,  vient de succomber sous les balles d’un régime autoritaire qui n’hésite pas à tuer ses propres citoyens à la fleur de l’âge. Une mort qui aurait pu être évitée si les militaires chargés d’assurer  la sécurité du Président de l’Assemblée Nationale sont bien formées et ne sont pas éloignées de leur mission.

Comme pour se moquer du peuple, le gouvernement  garde de façon indigne le silence dans cette triste situation comme un banal  fait divers. Le Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale, toute honte bue, balance un communiqué laconique pour nous montrer le mépris de son chef face à ce crime. C’est cela le Tchad qu’ils nous ont construit pendant plus de trente (30) ans. L’incompétence du régime est proportionnelle à son incapacité d’assurer correctement la sécurité des biens et des personnes, ramenant le Tchad à l’ère « habréiste ».

En effet, il existe un lien évident entre ce drame et la furie répressive du régime finissant qui, dans un réflexe de survie, développe de nouveau des pulsions meurtrières. 

Au-delà de notre consternation et des condamnations, il faut exiger non seulement la démission du récidiviste Président de l’Assemblée Nationale parce qu’il est la cause profonde du mal vivre généralisé dans notre capitale mais aussi celle du Ministre de la sécurité, incapable de contrôler les hommes en tenue. De l’insécurité à la barbarie, le régime  vient encore de prouver sa faillite dans ses rôles régaliens de l’État.

« Sur quelle planète vivent nos dirigeants ? Quelle est la hauteur de la tour sur laquelle ils sont perchés, de manière à ignorer les véritables préoccupations des populations? Comment font-ils pour dormir, la conscience tranquille, le soir alors que les espoirs d'une famille entière sont décimés par la mort de l'enfant sur lequel elle avait investi de l'école primaire à l'université ? Comment font-ils pour se libérer des grilles de la conscience »?

Et ce peuple résigné se prépare encore à enterrer  un autre jeune et mettre le crime sous le registre des bavures de nos hommes de tenues, qui faudrait-il le rappeler, ont pour devoir de nous protéger.

Fin de parcours pour toi mon cher Bonheur. Pas de boulot pour toi mais deux balles réelles. Toi parti si jeune… Il n’arrivera rien à ton meurtrier. Des crimes du genre, on en compte à foison. Ton assassin vaque tranquillement à ses besoins, son arme de crime en bandoulière. Il n’est pas n’importe qui. Les défenseurs des droits de l’homme, ta famille, tes amis auront beau s’indigner, pousser des cris d’orfraie, la justice ne bougera pas. Messieurs Haroun Kabadi Jacques et Idriss Déby Itno  l’auraient voulu que ton meurtrier serait aujourd’hui entre quatre murs. Mais c’est trop leur demander.

Toutes nos pensées vont vers les parents de Mateyan Manayel Bonheur, sa femme et ses enfants, ses amis ; que Dieu  leur donne la force de subir cette épreuve dans la dignité…

Bravo à vous tous qui trouvez le moyen de dormir avec tout ce sang sur vos consciences.

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