Tchad : 29 ans de n'importe quoi?
De la justice, il en manque dans ce pays, de la liberté, il en manque aussi, de la transparence, il n’en existe pas et du mensonge, c’est le quotidien de ceux qui nous gouverne depuis 1990. De l’honneur des lanceurs d’alerte, M. Idriss Déby Itno n’en a cure et les citoyens qui fouinent dans les affaires de son clan sont livrés à sa meute de loups qui se chargent des sales besognes qui n’honorent pas la république.
29 ans après, On se rend compte que le "ni or ni argent" chanté sous les toits aux heures cacophoniques de la conquête du pouvoir ne constituait qu'un leurre. Tout ce que les tchadiens abhorraient est plus que jamais d'actualité. L'exercice patrimonialiste du pouvoir à travers la promotion des membres de la famille, des amis et du clan constitue un ver dans le fruit. Brutalement mais surement, le Président Idriss Déby Itno n’a fait que poser les jalons d’une dictature qui, aujourd’hui a atteint son paroxysme. Il nous a trompés, il nous a roulés dans la farine et n’est pas gêné le moins du monde de nous montrer, chaque jour qui passe, qu’elle est sa vraie nature. Dans ce pays qui est bord du précipice physique comme moral, la langue de bois ne doit plus être de mise. L’homme du 1er décembre est pire que tout. Après 29 ans de gouvernance, il a pris goût au pouvoir et s’y accroche de toutes ses forces. Il ne reculera devant aucune vilénie pour se faire réélire par tous les moyens, y compris comme d’habitude, par les plus illégaux.
Devant les regards des citoyens qui me semble-t-il sont cloués par je ne sais quelle force obscure, le pays court droit vers l’apocalypse. Ce pouvoir nous impose un terrorisme médiatico-judiciaire dont l'unique finalité est de décréter l'omerta, truquer les législatives et les locales à venir, piller les ressources du pays et hypothéquer de fait l'avenir de notre cher pays.
Le pouvoir MPS foule par terre toutes les valeurs universelles et développe à son tour tout ce qui est vil et répréhensible. Il a mis en place une Justice à deux vitesses. D'un côté, certains peuvent violer la loi, tuer, piller en toute impunité et se permettre n'importe quel écart de langage. De l'autre, il y a ceux sur qui la Justice telle une foudre s'abat au moindre gémissement, ceux que la justice inculpe d'abord et somme ensuite de prouver leur innocence. Avec la bénédiction de certains cadres tortueux, Les institutions chargées d’organiser les élections croient pouvoir ruser avec les textes détournés de leur sens pour présenter contre toute logique et en défiant le bon sens des résultats indignes d'une démocratie. C'est ça le Tchad 29 ans après!
La banalisation de l'Etat n'épargne nullement la principale source du pouvoir que constitue la présidence. Idriss Déby Itno ne semble pas être habité par une vision à long terme du politique. Il fonctionne par à coup, selon les urgences. Le Président Fondateur du MPS se positionne dans ce pot-pourri hilarant comme un monarque qui considère ses désirs et ses intérêts comme les seules normes devant régir la vie de la nation. L’Assemblée Nationale, cette caisse de résonance qui voit ses repères brouiller, se mure dans le silence puisqu'elle va encore bénéficier d'une année sabbatique.
La barbarie et la banalisation sont érigées en système de gouvernance et de stratégie politique dans le dessein de conserver le pouvoir le plus longtemps possible. Personne ne s'y trompe.
Le Président Idriss Déby Itno, contrairement à ce qu’il veut faire croire au peuple tchadien, est dans une logique de ruse et de continuité de son show depuis 1990, fortement caractérisé par une parole instable, des déclarations que l’on pourrait à bon droit qualifier de mensongères, des maladresses outrageantes, une démarche cachottière à la limite de la sournoiserie et une absence d’éthique présumée
Voilà où nous en sommes, 29 ans après, avec la "liberté" que nous promettait M. Idriss Déby Itno! Voilà où nous en sommes avec les revenus du pétrole. Déby et les siens illustrent la négation de l’amour de la patrie. Et le pauvre peuple continue de vivre son martyre, à moins de se rebiffer et de se dresser fermement contre ce pouvoir, dont les actes qui se font sous nos yeux n’augurent rien de bon pour l’intérêt supérieur de la Nation, si on sait à quel point il est friand de barbarie et de banalisation… 1990 + 29 ans = 1990. Cherchez l’erreur...